Te racontes-tu des histoires? Apprendre le détachement et accueillir le changement.
- Nadège Nicolas
- 20 avr.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 avr.
Chère lectrice, cher lecteur,
Comme promis, après mon retour de week-end avec ma belle famille de cœur Ubuntu, je te livre une expérience de vie (en tout cas une première).
Ce week-end a été particulièrement riche en émotions, en partages, en rencontres mais aussi en prises de conscience. Celle dont je vais te parler aujourd'hui est la toute dernière, celle sur laquelle j'ai fini mon week-end et commencer mon lundi.

Je me suis racontée une histoire. Celle-ci ne commençait pas par "il était une fois". Non, elle commençait plutôt par "c'est la fin". J'ai passé 3,5 jours exceptionnels en immersion avec ma famille de cœur, dans une exploration profonde de la pleine conscience, guidée par mon mentor François Lemay. Des connexions profondes, de la joie, des fous rires, parfois des moments émouvants ont saupoudré notre week-end. Une vraie bulle hors du temps.
Et puis, il a fallu dire au revoir à toutes ces belles personnes. Une pluie de larmes m'a envahi au moment du départ. Nous chantions tous ensemble ... je pleurais. Je disais au-revoir... je pleurais. Je suis allée à la gare avec mon amie Stéphanie...toujours en mode fontaine. Bref, j'ai vidé toutes les réserves d'eau de mon corps (j'aurais bien demandé à l'Univers une prolongation du week-end mais je pense qu'il m'aurait ghostée😀). Ce fut, en tout cas, une belle libération!
Je suis finalement rentrée (oui je ne suis pas restée à Lyon😉). Si j'étais ravie de retrouver mon conjoint (et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il lit mes post, je le pense sincèrement 🙂), retrouver le quotidien, les mails, les transports, les réunions, le bruit mental, ne me faisaient pas du tout kiffer. J'ai ressenti une sensation bizarre : j'avais le cœur et la gorge serrés, mon énergie était en baisse, je me traînais me demandant ce que je faisais là, m'imaginant dans d'autres lieux plus agréables.
Et là, je me suis observée et j'ai vu deux choses.
D'une part, je me racontais une histoire :
l'histoire que ce moment était mémorable,
que je ne retrouverai peut-être jamais ça,
que je devrais rester tout le temps dans cette fréquence-là.
Et bien sûr, tout ça est faux. Mais sur le moment, j'y croyais. Et c'est ce qui me faisait souffrir. Pas la fin du week-end, non. Mais le film que je me passais dans la tête, la perception que j'avais de la réalité. Cette perception, je la rendais réelle. Elle devenait mon filtre, mon malaise. Je ne souffrais pas que le moment soit fini. Je souffrais parce que je refusais qu'il le soit.
D'autre part, je me suis rendue compte que j'étais particulièrement attachée aux hautes fréquences : être en joie, en paix, en gratitude, en amour... et que je n'aime pas éprouver de basses fréquences telles que la tristesse, la colère, la frustration. Je me suis alors rendue compte que j'avais certains schémas comme éviter à tout prix ou zapper un film qui, en apparence, est bien mais devient triste et me fait pleurer, arrêter d'écouter une chanson car je sens les larmes venir, détester un livre parce que la fin est triste et que je souhaitais une autre fin...
Au final, je n'aime pas ressentir que ma fréquence baisse. Mais au fond, qui a dit que c'était un problème d'être en bas? Il ne faut juste pas y rester mais être triste et accueillir cette émotion est beau.
Nous idéalisons tellement les fréquences hautes telles que la joie, l'alignement, l'enthousiasme... que nous finissons par avoir de l'aversion pour tout ce qui est plus bas, plus dense, plus flou.
Or, la vraie souffrance ne vient pas de l'émotion elle-même. Elle vient de l'attachement à vouloir que les choses perdurent, du refus de laisser passer.
L'attachement, ce n'est pas seulement s'accrocher à une personne ou à un souvenir. C'est aussi vouloir contrôler ce qui change :
les enfants qui grandissent et ont besoin d'autonomie : et toi tu veux absolument aller le voir à son match de foot ou aller le retrouver devant le magasin Auchan (alors qu'il est avec ses copains!) oui ça sent le vécu😀
un changement de travail ou de lieu de travail : celui où tu travaillais depuis 7 ans et auquel tu avais participé à la construction (oui là aussi c'est du vécu 😀)
un homme ou une femme qui s'en va, alors qu'au fond, tu sais depuis des siècles qu'il ou elle n'est pas pour toi.
L'attachement, c'est figer l'intensité d'un moment, retenir ce qui semble me glisser entre les doigts.
Parfois, cet attachement se déguise en résistance forte ou subtile, en regrets cachés. Nous ne voulons pas ce changement, bien souvent parce que nous avons peur que ce soit fini. L'attachement est une grande source de souffrance : l'attachement à l'amour, à la vie, aux hautes fréquences, à nos relations, notre travail, notre lieu de vie...
Pourtant, dans la vie tout est changement. Comme le dit si bien François Lemay :
"La vie est. Voici ce que je fais comme expérience en ce moment. Cela aussi changera."
Et oui, la vérité est que rien n'est figé dans le marbre. Tout change. Ce n'est pas une tragédie. Pour s'habituer au changement, rien ne vaut le détachement. Je ne parle pas du détachement qui nie que ça a existé ou qui repousse le passé, le détachement froid ou indifférent (tu sais celui où tu mets ton cœur dans le frigo et où tu penses que tout va bien aller😀). Non je parle du détachement tendre qui sait remercier ce qui a été et qui sait également laisser partir.
Le détachement ne consiste pas à ne plus rien ressentir. Au contraire, c'est ressentir mais sans se laisser emporter par la vague. C'est aimé sans vouloir posséder en sachant que cela peut prendre fin. C'est vivre sans vouloir tout contrôler. C'est un gros travail que je mène actuellement sur moi-même pour être de plus en plus détachée. Un long chemin m'attend mais j'ai déjà entamé la marche 😀.

Alors aujourd'hui, après cette expérience, j'ai décidé :
de m'observer, sans jugement.
d'apprendre de moi.
de reconnaître les histoires que je me raconte (et elles sont nombreuses... spoiler : je suis scénariste dans une autre vie😁).
de les noter et les aimer aussi car elles m'ont permis d'en être où j'en suis aujourd'hui... mais de ne plus m'y attacher
de ne plus fuir les creux (même quand ils ressemblent à un tunnel sans fin)
d'accueillir les retombées comme faisant partie de l'expérience
et de me détacher avec conscience en faisant de la place à ce qui vient.
Au fond, ce que j'ai vécu ce week-end est toujours là. Il vit et vivra toujours en moi. Il ne demande pas à être figé. Il demande à être intégré.
Et toi, que ressens-tu quand quelque chose de beau se termine? As-tu déjà vu ton esprit s'attacher à une version d'un moment? Arrives-tu à te détacher?
Je serai curieuse de lire ton histoire (la vraie 😉).
Merci d'avoir pris le temps de me lire jusque-là. Je t'envoie une belle vague d'énergie douce et consciente.
ENJOY YOUR LIFE

Avec tout mon amour,
Nana
POUR ALLER PLUS LOIN :
Livres :
"Le pouvoir du moment présent" d'Eckhart Tolle
"Les quatre acccords toltèques" de Don Miguel Ruiz
"Tout est toujours parfait" de François Lemay
"La voie du non-attachement" d'Ajahn Chah
Vidéos/Podcasts:
"Percevoir autrement" de François Lemay : https://open.spotify.com/show/4NRUoccQzBulRSb3QMRwyN
Vidéos de Christophe André sur la méditation de pleine conscience disponibles sur différents sites de YouTube
Comments