Et si tu persévérais avant de dire : "Ce n'est pas pour moi"?
- Nadège Nicolas
- 16 févr.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 avr.
Chère lectrice, cher lecteur,
Comment vas-tu en ce beau week-end ensoleillé (ou pas, c'est la vie😁)?
Aujourd'hui j'avais envie de rebondir sur un échange que j'ai eu cette semaine avec une copine. Cette dernière m'expliquait combien la période était difficile pour elle et ne voyait pas d'issue à ce cercle infernal. Tu commences à me connaître : je lui ai demandé si elle avait essayé la méditation. Elle m'a alors répondu la fameuse phrase que j'entends souvent et pas uniquement au sujet de la méditation : "oh j'ai essayé une fois, mais ça n'est pas pour moi".

Désormais la combinaison régulière de "oh j'ai essayé une fois" et de "ce n'est pas pour moi " me fait sourire. Attention pas un sourire moqueur, mesquin qui juge. Non rien de tout cela : c'est un sourire plein d'amour, de compassion pour ces personnes qui souffrent mais qui ne persévèrent pas, qui préfèrent abandonner au bout d'une tentative plutôt que de voir ce que ça pourrait donner à force de s'y adonner, que ce soit la méditation, le sport, une activité que nous rêvions d'essayer.
J'ai l'impression d'entendre cette double affirmation régulièrement pour de nombreux sujets, comme si les gens étaient désormais résignés : nous essayons une fois, ça ne fonctionne pas comme nous le souhaiterions alors stop. Nous n'essayons pas une nouvelle fois : c'est sûr que ce n'est pas pour nous.
Imagine notre monde si nous avions tous dit:
"marcher? j'ai essayé mais ce n'est pas pour moi, je suis tombé(e) la première fois",
"parler? j'ai essayé mais ce n'est pas pour moi. Il n'y a que des sons bizarres qui sont sortis de ma bouche la première fois."
"écrire? j'ai essayé mais ce n'est pas pour moi. C'est beaucoup trop compliqué de tenir ce stylo, ça me faisait mal aux doigts".
Tu vois où je veux en venir?
Si nous n'avions pas persévéré pour marcher quand nous étions petits et avions abandonné dès la première chute, nous aurions un monde rempli d'humains se traînant à quatre pattes. Oui ça aurait pu être sympa aussi tu me diras🤣.
Si nous n'avions pas persévéré pour parler, nous serions tous muets. oui, je sais, tu vas me dire que ce serait mieux si certains étaient vraiment muets (ce n'est pas le sujet🤣). Sans doute aurions-nous trouvé un autre moyen de communication mais il aurait aussi fallu l'apprendre. Il en va de même pour la lecture, l'écriture... tout ce que nous avons appris a nécessité un apprentissage, de la répétition et de la persévérance pour y arriver.

Quoique nous fassions, la répétition est la base avant que cela ne devienne automatique. La méditation, c'est la même chose. Comme tout apprentissage, il y aura des moments où ça sera simple et d'autres moment où tu passeras ta méditation à te battre avec ton mental. Mais plus tu t'entraîneras, plus ces moments seront rares et courts. Là où tu passais 20 minutes à lutter contre tes pensées, tu n'en passeras plus que 5. Et parfois, tu rechuteras car tu ne seras pas dans un bon moment. C'est un entraînement comme la gymnastique, la course à pied, la natation. C'est juste qu'au lieu d'être un entraînement physique, c'est un entraînement de l'esprit.
Dans un cas, comme dans l'autre, ton mental peut être très fort et t'insinuer "ce n'est pas pour toi", "commence demain, tu as le temps", "tu serais quand même mieux à regarder la suite de ta série sur Netflix", "tu aurais dû regarder s'il t'a répondu sur Facebook" "regarde comme il court avec aisance et toi tu t'en vois, ce n'est vraiment pas fait pour toi la course"...
Et si tu commences à méditer, crois-moi que ton mental, ton bêta (pas au sens de bête mais en lien avec les ondes cérébrales bêta qui sont les plus agitées mais au combien nécessaires), sera présent et te mettra la pression pour que tu arrêtes. Ton corps aussi jouera contre toi : tu sentiras des tensions, tu auras envie de te gratter, ton corps s'engourdira, tu auras envie de bouger... plein de sensations pas forcément agréables mais contre lesquelles il te faudra lutter régulièrement. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai l'impression que je vais perdre une de mes jambes tellement elles sont encore engourdies. Alors oui je bouge même si, normalement, il est préférable de rester totalement immobile. Mais cela ne m'empêche pas de poursuivre car je sais, comme pour la course d'ailleurs, que le bénéfice final est supérieur aux dérangements du moment.
Je reconnais qu'aujourd'hui, la société a tendance à nous donner tout, tout de suite. Nous sommes dans l'immédiateté permanente. Certains ne savent plus ralentir, sont constamment sur leur téléphone, sur les réseaux sociaux à voguer de réels en réels sans conscience de ce qui se passent autour. Ils ont envie de quelque chose : ils se l'achètent sans se demander s'ils en ont réellement besoin. Il leur faut absolument être occupés, sans cesse, sans doute pour ne pas avoir à penser, ne pas se retrouver face à eux-mêmes quitte à chercher de quoi s'occuper tous les week-ends, et parfois même oublier leurs proches. Rares sont ceux qui acceptent de s'ennuyer : ne rien faire, n'écouter aucune musique, seulement le silence, ne pas lire, rien ... juste être posé(e) et observer la vie, son environnement.
Sauf que l'immédiateté n'est pas nécessairement bonne pour notre vie. Savoir prendre son temps, ralentir est essentiel pour notre organisme, pour notre cerveau. Certains redécouvrent ce plaisir. J'en fais partie. Il m'arrive de plus en plus souvent de regarder par la fenêtre chez moi, parfois à mon bureau, et de regarder la vie : le soleil qui se lève, les oies qui passent, les avions qui laissent leur traînée derrière eux, mon chien qui joue ou se prélasse au soleil... Je suis infiniment persuadée que la méditation m'aide beaucoup à profiter du moment présent tout comme la pleine conscience intégrative.
Au final, c'est vraiment un art de vivre qui t'aide à gérer tes résistances, tes souffrances et à remonter sur ton fil, tel un équilibriste. Mais comme dirait François Lemay, ne me crois pas sur parole, teste mais plusieurs fois : pas une seule fois en disant ce n'est pas pour toi. Si tu reviens vers moi, en me disant, ça fait trente fois que je le fais et je ne vois absolument aucune amélioration, je comprendrai parfaitement que tu ne souhaites plus persévérer mais j'essaierai néanmoins de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas et te tendrai volontiers la main pour t'aider à mieux méditer si tu le souhaites😊.

Quoi qu'il arrive, n'oublie pas l'enfant que tu as été : il est toujours là, présent au fond de toi. Cet enfant qui ne s'autolimitait pas, qui osait tout, qui se lançait sans se poser de questions, qui n'était pas encore pris dans son mental, dans ses insécurités et qui recommençait sans cesse jusqu'à y arriver, qui faisait preuve d'une persévérance à toute épreuve.
Fais ressortir cet enfant et
ENJOY YOUR LIFE

Avec tout mon amour
Nana
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