Et si tu te fichais enfin la paix?
- Nadège Nicolas
- il y a 11 minutes
- 6 min de lecture
Chère lectrice, cher lecteur,
J'espère que tu vas bien (ou à peu près bien vu cette chaleur moite qui colle à la peau - en tout cas pour les français métropolitains 😉).
Tu as sûrement deviné en lisant le titre : aujourd’hui, j’ai envie de te parler d’un truc qu’on fait tous sans trop s’en rendre compte.Tu sais, cette petite habitude insidieuse qu’on a de se répéter en boucle qu’on n’est pas assez : pas assez mince, pas assez drôle, pas assez consciencieux(se), pas assez "cool", pas assez "organisée", pas assez “légitime”... Coche la case qui te parle.
Moi, ça me frappe en ce moment. Régulièrement, autour de moi, même dans le métro (oui oui, même là), j’entends ça comme un refrain collectif :
“Je ne suis pas assez.”
Et ça m’a donné envie de creuser ce sentiment. Non pas pour te faire culpabiliser si tu ressens ça toi aussi (surtout pas), mais pour en parler franchement. Ce genre de phrase n’a jamais rien à voir avec notre valeur réelle, mais plutôt avec ce qu’on a appris à croire. Et ça, on peut le changer.
Alors… et si on essayait de se foutre un peu la paix ?

Tu ne te sens pas assez? Bienvenue au club
Cette idée de post m'est venue quand je me suis vue réagir au cours d'un masterclass avec François Lemay dans le cercle Focus. Je me suis demandé si j’étais assez avancée dans ma démarche de pleine conscience pour être à ma place dans ce groupe. Est-ce qu’il ne me manquait pas encore ceci ou cela? A cela, s'est ajoutée la rencontre avec une copine qui, après avoir postulé sur un poste, m'a dit être persuadée de ne pas l'avoir car elle n'avait certainement pas toutes les compétences requises.
Bien sûr, je sais pertinemment que nous ne sommes pas les deux seules personnes au monde à se sentir pas assez : pas assez mince, pas assez cool avec notre cher et tendre, pas assez scrupuleux(se) dans son travail, pas assez performant(e)...
Aujourd'hui, pour ma part, j'ai désormais des outils plus affûtés pour vite revenir à la bonne pensée et notamment le plus important : l'acceptation de soi.
Attention, quand je parle d'acceptation de soi, ce n'est pas se dire un jour "ok mes cuisses sont moches mais je les aime bien" et repartir dès le lendemain sur une lamentation "mes cuisses sont énormes, pleines de cellulites". Non non, ça ne marche pas. L'acceptation de soi, c'est la vrai acceptation : l'abandon à ce qui est, à ce que t'offre la vie. Parfois, il faut refaire ce choix régulièrement notamment si, comme moi, tu es gourmande et que tu adores les flans😉.
Je ne te parle pas seulement du physique. C'est l'acceptation de tout : tes émotions, tes pensées reloues, tes réactions (oui, parfois pas toujours glorieuses), tes parts de toi que tu essayes de cacher sous le tapis en montrant une belle carapace de froideur... :
parfois, tu as envie de pleurer alors que tout va bien
parfois tu es jaloux(se) sans raison apparente
parfois tu as une flemme monumentale alors qu'il y a du travail
parfois, tu n'es pas capable d'être la meilleure version de toi-même ce jour-là.
Pendant longtemps, j'ai cru que je ne pourrais m'aimer et que je ne pourrais être aimée que si je maigrissais (alors que mon conjoint de l'époque m'a connu avec 20 kilos en plus et m'a aimée ainsi), que si je prouvais que je pouvais grimper dans les échelons professionnels, que si j'avais moins de caractères...
Mais en fait, ce n'est pas ça du tout : la priorité est de commencer à s'aimer soi. Si la personne avec qui tu es ne t'aime pas comme tu es, ce n'est peut-être pas la bonne personne...
Sais-tu pourquoi il est si dur de s'accepter?
Tout simplement parce que nous répondons à des injonctions sociétales et familiales : "tu devrais être comme ci", "tu ne devrais pas être comme ça", "il ne faut surtout pas être comme ça". La famille, bien souvent aimante pourtant, véhicule un grand nombre de principes et d'injonctions qu'elle a elle-même hérité de ses aïeuls sans les requestionner :
si tu ne mincis pas, tu ne risques pas de trouver une moitié
si tu as ce caractère, tu ne perceras jamais dans la branche que tu vises
tu es trop émotif(ve), tu vas te laisser "manger"
tu ne travailles pas assez à l'école, tu finiras gardien(ne) de cimetière (ce à quoi je répondrais bien volontiers "il n'y a pas de sots métiers, seulement de sottes gens).
Et au-delà de la famille, il y a nous : nous nous sommes créés des masques pour être aimé(e)s par les autres. Nous avons intériorisé des règles que nous n'avons même pas choisies seulement pour être apprécié(e)s, compris(es) ...
Mais comme je l'ai déjà rappelé : nous ne sommes absolument pas obligés de croire toutes nos pensées. S'il y a bien une chose que la pleine conscience m'a apprise, c'est bien celle-ci😉.
"Tu n'es pas tes pensées. Tu es celui/celle qui les regarde passer".
Mooji
La pleine conscience? Non ce n'est pas un truc de moines😃
Quand je me suis fait la réflexion que je n'étais pas assez loin dans le cheminement vers la pleine conscience pour faire partie de focus, j'ai vu toutes les pensées moches qui me traversaient. Et là, j’ai juste respiré. Je n’ai pas ‘chassé’ les pensées. Je les ai regardées, en face. C’était inconfortable, mais j’étais là. Et comme par magie, je suis tombée sur une vidéo de mon ami Giuseppe Zezza… pile au bon moment. (Tu la trouveras tout en bas dans la partie "Pour aller plus loin").
Et là, j’ai compris une chose essentielle : on n’est pas censé se sentir prêt(e) pour s’autoriser à exister pleinement. On y va… comme on est.
Quand je m’assois (ou que je fais juste une pause dans ma tête), et que je prends le temps d’écouter ce qui se passe en moi, je vois les pensées défiler comme des petits trains. Certains me disent : "Tu devrais mieux faire." D’autres me balancent : "Tu n’es pas assez." Et d’autres encore me murmurent doucement : "Tu as le droit d’être là, tel que tu es."
Avant, je montais dans tous les trains et je choisissais souvent les TGV. Maintenant, j’essaye de rester sur le quai un peu plus souvent.
Et parfois, je me surprends à me dire un truc que j’aurais jamais cru possible : "Je peux être comme ça aujourd’hui. Ce n’est pas parfait. Mais c’est moi. Et c’est déjà beaucoup."
S’accepter, ce n'est pas nécessairement s’aimer en permanence. C’est se foutre un peu la paix. C'est arrêter de croire que tu dois toujours être au top, toujours disponible, brillant(e), bien habillé(e), de bonne humeur, motivé(e), sage, fort(e) mais vulnérable quand même...
Se foutre la paix, c'est déposer les armes, non pas par renonciation mais parce qu'on choisit :
d'oser sortir les cheveux non lissés ou en portant un jogging
d'accepter qu'aujourd'hui le blues est présent et que je ne suis pas spécialement de bonne humeur
d'accepter de ne pas être au top de notre forme...
"Accepter, ce n’est pas renoncer. C’est cesser de se faire violence."
Christophe André
Et cette tendresse, crois-moi, elle fait beaucoup plus de bien que toutes les résolutions du monde.

Concrètement, comment fait-on?
Je ne vais pas te sortir une recette magique qui te changera en 1 coup de baguette. Mais je peux te dire ce qui, pour moi, change la donne :
1. Observer sans juger : quand une pensée arrive (j'ai encore foiré, je suis nulle, j'aurais dû dire ça...), regarde la passer comme un nuage. N'y crois pas automatiquement. Accueille juste sa présence.
2. Se parler comme on parlerait à une amie : nous sommes toujours plus compréhensif(ve) envers nos amis. Pourquoi ne pas adopter le ton qu'on adopte quand on leur parle?
3. Faire de la place à l’inconfort : s'accepter, c'est aussi se dire qu'aujourd'hui, on ne va pas bien et s'autoriser à rester avec ça, sans fuir ce sentiment en se réfugiant sur Facebook, Netflix ou Instagram voire pire le boulot 😀
4. Remettre en question les croyances qu’on nous a plantées comme des petites graines : A qui ça sert de se dire "il faut souffrir pour être belle" "tu dois toujours faire plaisir aux autres"...?
5. Ralentir. Même un tout petit peu : c'est dans le silence qu'on entend enfin notre voix : pas celle de notre famille, ni celle de la société mais bien la nôtre.
"On ne naît pas en se détestant. On apprend à le faire."
Brené Brown
Et toi ? C’est quoi que t’as du mal à accepter chez toi ? Et si, juste pour aujourd’hui, tu choisissais de ne pas lutter contre ça ? De t’asseoir avec cette partie-là, comme si c’était une vieille copine qui avait juste besoin d’être écoutée ?
Tu mérites de respirer, sans être dans une quête perpétuelle de performance, sans devoir prouver quoi que ce soit. Sois juste toi, ici et maintenant.
Et si tu veux en parler, je suis là. Vraiment.
En attendant,
ENJOY YOUR LIFE

Avec tout mon amour,
Nana
POUR ALLER PLUS LOIN :
Livres
"Foutez-vous la paix" - Fabrice Midal
"Imparfaits, libres et heureux" - Christophe André
"Votre meilleur ami c'est vous" - Claire Mizzi & Céline Tran
Vidéos :
"Le pouvoir de la vulnérabilité" - Brené Brown en version originale sous-titrée : https://youtu.be/_6-JIhwWnVA?feature=shared
"Tu veux manifester ta vraie lumière" - Giuseppe Zezza : https://www.youtube.com/watch?v=OsiD0LvMHYM
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