Et si les autres étaient là pour nous faire grandir?

Nadège Nicolas
7 sept.
6 min de lecture

Aloha chère lectrice, cher lecteur,

T’est-il déjà arrivé qu’une parole ou une attitude t’agace profondément ?

👉 Ton collègue qui coupe sans cesse la parole.

👉 Ton ami “monsieur/madame je-sais-tout”.

👉 Ton conjoint qui a ce petit geste ou cette habitude qui te fait bouillir.

Pourquoi certaines personnes nous irritent alors que d’autres nous apaisent ou nous inspirent ?

Nos relations sont essentielles, mais elles sont aussi le miroir de nos zones d’ombre. Et si, au lieu de les fuir ou de les accuser, nous décidions de voir ces relations comme des opportunités de grandir ? (Oui oui, même celles qui nous agacent le plus 😉).

C’est ce que je te propose d’explorer ici, à travers mes expériences et ma compréhension du moment. Et bien sûr, je t’invite à faire le lien avec ta propre vie 🌺.

Les autres ne parlent que d'eux-mêmes

Comme je te l'ai déjà dit dans mon article cité ci-dessus, les personnes parlent d'elles-mêmes : qu'elles te donnent un conseil, un avis ou quoi que ce soit, elles ne font que parler d'elles à travers leur réalité, leurs croyances et leur vécu.

Chaque conseil, chaque avis n'est que le reflet de tout cela. En aucun cas, elles ne parlent de toi.

Pour autant, si une personne te dérange dans sa façon d'être ou de parler, c'est qu'elle vient toucher quelque chose chez toi. Et c'est très enrichissant de s'interroger sur les raisons qui te font réagir. C'est reprendre sa responsabilité sur sa vie et ne plus se positionner en mode victime. C'est ne plus accuser l'autre et s'observer, chercher à se comprendre et au final, mieux se connaître.

Par exemple, ta mère ou ton père te fait une réflexion et ça t'irrite au plus haut point. Après t'être calmé(e), peut-être peux-tu te poser pour réfléchir à ce que ça vient chercher au fond de toi.

Les autres comme miroirs de notre conscience

Les autres peuvent être le miroir de nombreuses choses :

le miroir d'une blessure émotionnelle : (rejet, abandon, trahison, injustice, humiliation) : la personne vient appuyer sur l'une de nos blessures en se comportant de telle ou telle façon.
A titre d'exemple, pour ma part, quelqu'un qui fait une promesse et qui ne la respecte pas me faisait particulièrement réagir. Pourquoi? Parce que je trouvais cela profondément injuste. J'étais formatée pour penser que si nous faisons une promesse, elle doit être respectée. Pour d'autres personnes, cela n'a aucune importance.
Si je reprends ma responsabilité, si je me pose avec ma blessure, je sais que la personne qui a fait cette promesse l'a fait dans un contexte qui n'est plus forcément le même que maintenant. Les choses ont pu changer.
Et toi, si tu réfléchis, quelle blessure est parfois activée ?
le miroir d'une de nos valeurs : la personne qui te fait réagir peut appuyer sur une valeur importante pour toi.
Par exemple, une de tes valeurs est le respect. Tu fais toujours attention à ne pas couper la parole aux autres. Et au cours d'une discussion, une personne t'interrompt plusieurs fois pour donner son avis. Pour certaines personnes, il paraîtra un peu lourd mais pour toi, ça peut vraiment entraîner une frustration et une colère. C'est ce qu'on appelle un déclencheur émotionnel car cette attitude rentre en contradiction directe avec ta valeur.
Et toi, dans ta vie, quelle valeur te fait réagir le plus souvent?
le miroir d'une zone d'ombre : une personne qui va t'agacer peut tout simplement refléter quelque chose que tu n'admets pas chez toi ou que tu ne t'autorises pas.
A titre d'exemple, tu peux abhorrer une personne ambitieuse, qui aime se montrer car elle peut réveiller chez toi ton désir d'être reconnu(e) sans que ce soit totalement assumé.
Elle peut aussi venir refléter chez toi une zone d'ombre ancienne que tu souhaiterais que la personne qui est en face de toi lève à son tour.
Le miroir d'une croyance : l'autre peut appuyer sur une croyance ancienne qui, inconsciemment, nous pèse.
Par exemple, pendant longtemps, voir mon conjoint le matin installé tranquillement sur le canapé alors qu'il y avait, selon moi, plein de choses à faire à la maison, m'irritait au plus haut point. Pourtant, il ne fait que faire ce dont il a besoin à ce moment-là. Et moi, cela révèle que je n'ose pas me permettre d'être oisive dès le matin. Le problème n'est pas mon conjoint mais le fait que j'ai adhéré à une croyance selon laquelle "on travaille d'abord, on se pose ensuite", croyance que j'ai entendu de nombreuses fois dans mon enfance.
Quelle croyance as-tu héritée et qui t’empêche aujourd’hui de lâcher prise ?

Le passage de la réaction à la responsabilité consciente
Quand une personne nous fait réagir, nous avons deux choix :
✅nous comporter en victime et blâmer celui que nous estimons coupable de notre mal-être
✅OU reprendre consciemment notre pouvoir et être responsable. Par responsabilité, j'entends reconnaître que l'autre n'a fait qu'être lui-même et qu'il est venu activer une blessure ou une croyance qui nous est propre. A nous, au moment où nous en prenons conscience, de nous poser et de réfléchir à ce que ça vient chercher en nous et comment y répondre.
Je t'invite à essayer ce petit rituel la prochaine fois que tu ressens une forte émotion :
👉tu te poses tranquillement après l'avoir ressenti (colère, frustration, envie...)
👉tu observes cette émotion et tu l'accueilles : je dis bien "accueillir" et non accepter
👉demande-toi ce que ça vient chercher au fond de toi : au départ, ça peut être compliqué parce que ça demande une certaine honnêteté envers soi-même mais c'est très bénéfique car ça te fera grandir
👉essaye d'identifier la blessure, la croyance, la zone d'ombre ou la valeur que ça a touché.
👉dis-toi que les autres font toujours de leur mieux avec leur niveau de conscience et d'intelligence du moment.
Cette mini-pratique permet de développer une plus grande liberté intérieure et de lâcher prise sur des ressentiments envers les autres.

Les autres sont nos plus grands enseignants
Quoiqu'il arrive et quel que soit le degré d'agacement que provoque l'autre en nous, c'est notre plus grand enseignant. D'ailleurs, les personnes qui nous sont les plus proches sont celles qui vont nous faire travailler le plus : spécial clin d’œil à mon fils et mon conjoint.
Mais aujourd'hui, en sachant tout cela, je les remercie d'être ainsi. C'est grâce à eux que j'évolue (et à moi aussi : je reprends ma responsabilité😉).
Ce sont mes anges déguisés en trouble-fêtes : ils me montrent tout ce que je n'ai pas encore guéri. Et ce qui est magique c'est que tant que je ne guéris pas, ils continuent à appuyer là où ça fait mal. Ce n'est pas formidable ça?
Alors je les remercie infiniment de me faire vivre ces expériences qui me permettent de grandir et de guérir.
Et tu sais quoi ? Nous sommes aussi, bien malgré nous, “l’autre” de quelqu’un. Nous réveillons à notre tour des blessures, des croyances, des zones d’ombre chez nos proches. Sans le vouloir, nous les aidons aussi à grandir.

Au final, l’autre n’est pas notre ennemi. Il est un miroir, un révélateur, parfois inconfortable mais toujours précieux. Chaque parole qui nous dérange, chaque comportement qui nous agace, nous invite en réalité à regarder en nous-mêmes.
Reprendre sa responsabilité, ce n’est pas se blâmer ni culpabiliser.
👉 C’est choisir de voir dans chaque interaction une occasion de grandir, de guérir et d’évoluer en conscience.
Alors, la prochaine fois que quelqu’un appuie là où ça fait mal, rappelle-toi ceci :
« Chaque fois que quelqu’un nous dérange, il nous offre un rendez-vous avec nous-mêmes. »
Et si tu décidais d’accueillir ces rendez-vous comme des cadeaux pour avancer ? 🌱✨
En attendant, prends soin de toi et surtout :